samedi 29 mai 2010

J’ai relu mon agenda et je me suis aussi questionnée

J’ai relu mon agenda et je me suis aussi questionnée sur la valeur de l’amitié, l’importance de l’amour et j’ai senti les douleurs de certaines amitiés perdues et détruites par des incompréhensions. Je n’oublierai jamais le fameux premier trio « Girou, Goune, Goule » 3G.

Agenda 1995 : mardi 31 Octobre, 3ièmeA.
Girou tu tiens vraiment à ce que j’écrive pour toi alors que tu sais tout ce que je souhaiterais te dire. Cette année, on n’a pas vraiment vécu l’une avec l’autre, malgré tout tu m’as été une aide précieuse. Sans doute tu es celle qui m’a appris la vie, la vraie. Tu m’as ouvert les yeux sur le monde et ses défauts et, je t’en serais reconnaissante. Par ta façon tu m’as appris bien de choses. Par tes conseils piqués, tu m’as montré le comment faire. Cette année je ne peux pas dire si j’ai changé ou si c’est toi, mais ça frappe aux yeux qu’il y a un vide entre nous. J’ai passé malgré tout une bonne année avec toi. J’espère que Dieu te fera don de sa sagesse et que tu en tiendras comptes. À l’année prochaine.
Sergine Blain

Je relis ce texte, je ressens et je revois encore les différents acteurs qui ont tué ce trio. Peut-être qu’aujourd’hui, si ce n’était facebook j’aurais perdu de vue cette première amitié solide de collégienne. J’avoue être toujours restée avec cet arrière goût de n’avoir pas su conserver et faire triompher notre amitié. Nous étions en train de devenir des sœurs, pour ne pas dire que nous l’étions tout simplement. Maintenant que j’écris, je ressens encore la colère qui m’habitait quand je voyais les «zineuses» (zenyèz) s’accaparaient de mon amie quand tout le monde a su qu’elle avait un copain.

C’est comment si elle était devenue à la mode et moi trop old fashion pour rester dans ce nouveau cercle d’amies. A vrai dire je ne me sentais pas trop à l’aise dans le groupe. Leur principale conversation se rapportait aux garçons et personnellement je n’ai jamais été trop abondante dans ces genres de discussion qui m’épuisait très vite.

Je préférais à ce moment m’en aller vers celles qui étaient effacées dans la classe pour les ennuyer davantage ou échanger certaines fois mon sandwich tant convoité contre « un pâté codé » du bar. Au fil du temps, dans les récréations, sur la cour le matin, je cherchais un autre groupe pour passer des 5 à 10mns minutes avant que la cloche ne sonne. Je me souviens même que c’est à ce moment que j’ai repris mes relations avec mes anciennes camarades de la douzième qui étaient dans l’autre 3ième : Claudia Labissière, Julie Bordes et Daphney Jean-François.

Même si je retrouvais uniquement mes anciennes amies pendant la récréation, cela me faisait grand plaisir.

Daphney et moi, nous nous retrouvions pour le pop corn au fromage, fromage que son père lui donnait régulièrement. Claudia, Julie, moi et certaines fois en compagnie de Daphney Léon et Emmanuelle Graham, nous savourons nos sandwichs ou le pâté codé de la sœur. Seulement à la sonnerie je rejoignais les rangs de ma salle. Et là c’était le comble. Darlène Jean-Baptiste, Ednard Saint-Hilaire, Rodney Françoise Cayemite, … me traitaient souvent de tous les noms pour non seulement avoir des amies dans la classe concurrente mais aussi pour passer du temps en B tandis que nous étions en A.

Mais je m’en foutais royalement car j’avais déjà compris que tous nos amis sont importants et jouent leur partition dans nos vies. Et la vie scolaire dégage cette magie, celle de pouvoir reprendre nos relations là où elles se sont arrêtées, sans idée préconçue, avec naturel et spontanéité. Un devoir, un problème de mathématiques, un changement de classe, une modification dans le programme scolaire, une absence de professeurs, ….. t’obligent à être avec celle que tu apprécies ou celle que tu pourrais ne pas aimer. Et concernant cette dernière, on s’étonne par la suite de l’avoir dans son estime. (Ce qui me rappelle ma regrettée camarade Sylvie Latour).

Je revois encore très clairement le nouveau petit groupe qui m’a ravit mes deux meilleures amies parce que je n’étais pas qualifiée. Je sentais qu’elles étaient en train de corrompre ce qui ne l’était pas, et dès fois, aussi têtue que je l’étais, je n’hésitais pas à interrompre leur conversation pour dire ma façon de penser même si elles me rejetaient en bloc après. Je me souviens comme hier le texte « Désir de Liberté » de Sergine. Ce texte écrit dans la flamme et le désir de vivre.

Cette année était celle de tous les zens, les koutlang comme ont dit et les hypocrisies. Il y avait cette histoire qui circulait sur cette fille qui a appelé le copain de Sergine pour lui déclarer sa flamme. Et il fallait voir les regards, les expressions, les rires qui fusaient de partout et le venin qui était craché subtilement. J’étais davantage contrariée quand Sergine n’a pu monter avec nous en classe supérieure. Une année douloureuse pour quelques unes, la fin de plusieurs amitiés et l’espérance de nouvelles.

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