jeudi 24 septembre 2009

l'Homme du Chemin - Discours a Toastmaster

Une fois de plus, une victime de plus, toute voulait cet homme pour la vie.
Chers capucins, chères capucines, distingués invités, c’est avec un plaisir non contenu que je vous présente cet homme : l’homme du Chemin.

Très jeune, je regardais défiler avec curiosité les femmes d’affaires, stylistes, danseuses, artistes, commerçantes, promoteurs, et j’en passe. Toutes aussi jolies et intelligentes les unes que les autres ne voulaient qu’une chose: être dans l’univers intime de cet homme. Les plus vieilles, un peu désespérée, se rappelaient avec nostalgie leurs années jeunesses : « ah, si j’étais plus jeune ! », « dommage, je ne suis qu’une vieille granmoun ». Elles regardaient donc avec un certain pincement au cœur ces jeunes femmes recevoir l’accolade affectueuse. Et, à y penser, certaines vieilles filles le trouvaient antipathique mais attendez de les voir passer 5mns en sa présence.

Vous vous demandez sans nul doute ce qu’il a de si particulier ? Pourquoi suscitait-il un tel intérêt ? que fait-il? Ou tout simplement qui est-il ?
Je vous dirai seulement qu’il est un homme. Un Homme presqu’ordinaire, même pas aussi beau que les acteurs de cinéma qui font rêver.

Bien formée intellectuellement, cultivé, chic dans sa tenue de ville habituelle, une allure de Prince de Royaume dans ses tenues décontractés. Un Homme avec qui on voudrait bien que toutes les amies nous voient. Ces détails quoiqu’importants ne suffisent pas direz-vous à vous faiblir, n’est ce pas mesdames.
En effet, l’apparence n’est que superficiel, le physique et son revêtement ne sont que des masques.

Mais revenons à notre homme.
Je ne connais pas trop bien son âge, Il a, j’en suis sure, plus d’années que moi et moins que TM X. Les femmes qui le fréquentent disent que c’est un homme extraordinaire. Extraordinaire par sa force de caractère, sa générosité, et surtout par son aptitude à vous faire sentir combien vous êtes spéciale et pas n’importe qui.
Ayant vécue sous la barbe des plus âgés, j’ai appris que rares sont les hommes qui peuvent se mettre dans la peau d’une femme et là c’était le véritable atout de cet homme. Il est Elle, dans la minute, dans la seconde qu’il partage avec Elle. Il rentre dans la peau de son interlocutrice avec une facilité presqu’indécente. Il la fera sentir combien elle est belle, combien accessible est le paradis. De plus, peu d’explications ou même un simple geste lui suffit pour comprendre tout état d’âmes.
Un spécimen intéressant, n’est ce pas Mesdames. Pour faire déborder le vase, je dois vous avouer qu’en toute connaissance de cause, j’ai même vu des Hommes piquer des crises de jalousie. Excessifs direz-vous, voir tendancieux. Hier encore, un homme m’a appelé pour me dire : « Girovna, définitivement, je ne suis pas chanceux, Hommes, femmes lui courent après même moi ». Très drôle n’est ce pas Mais je les comprenais. Enfants, jeunes et vieillards, il avait le mot pour tout le monde. Il est le Guide qui se donne tout simplement et sans condition.
Et voici ce qui allait être un malheur même pour cette femme. Après avoir changé sa vie, le moment est venu pour le guide de continuer son chemin. Dans son âme abandonnée, elle lui a crié dessus « égoïste, cynique, sans-cœur , traitre. Mais n’en déplace, le moment est tout simplement venu.
Il estimera que maintenant tu peux faire face à toi-même, que sa présence constante dans ta vie n’est plus d’aucune utilité. De loin, il te fera sentir qu’il est là. Certaines fois, il redeviendra proche comme dans les premiers moments. Il te recherchera comme s’il avait une mauvaise conscience à réparer. Il pourra même faire de la jalousie. Il oubliera aussi que son travail est achevé, que tu es assez grande maintenant pour voler seule. Et la vie l’obligera à reprendre le recul.
Ne l’agonise pas, il a tout donné, il donnera encore tout. Il a une mission humanitaire. Il doit aider. Il continuera à t’aider. Tu devras maintenant continuer son œuvre dans ta vie. Ainsi donc, comme tu l’aimes, ne cherche pas à le retenir, car il est un enfant du chemin, et le chemin l’appelle toujours.

Girovna@ orchideeonline.net

Je dis Non à la délinquance - Discours a Toastmaster

Madame l’animateur du jour, distinguées invités, chers concurrents, Membres du jury.

Quand les organisateurs m’ont appelé pour confirmer ma candidature à ce concours, je me suis dis, et pourquoi pas.
Quand, maintenant, je devais me trouver un thème, je me suis alors dit, mon dieu, quel mal j’ai fait. Un peu dépassée quand finalement, une petite voix intérieure me siffla : « Girovna, laisse parler ton cœur ». Ainsi donc, mon cœur déchirant veut vous entretenir aujourd’hui sur la délinquance juvénile.

L’exposé qui va suivre se basera surtout sur les causes de la délinquance et voir comment y faire face. Pour cela faire j’utiliserai des exemples.

J’ai rencontré Didi le 3 Mai 2008, lors de l’ouverture du Club des Jeunes Orchidée. Son oncle m’a demandé de lui accorder une attention spéciale. Il vivait aux Etats-unis jusqu'à ce que sa mère le refoule sur le sol haïtien en juillet 2007. Didi a été tout simplement déporté et il est dans la catégorie nommé délinquant.

Le contact s’est vite installé. Avec Fierté il me racontait qu’il était aux Etats-Unis « un receller ». Chez nous on peut dit un brasseur malhonnête. Pour répéter ces propres mots, il me confia : « hey nana, mwen se yon receler, mwen pa fe anyen dwat, depi yon neg bezwen vann yon bagay, pase kek machandiz mwen fèl e yo peyem kob mwen » . L’ayant vu un jour avec un mouchoir rouge du genre Barikad Crew dans les poches, je l’ai intercepté pour lui dire que je désapprouvais sa tenue. Et, encore il m’expliquait qu’il faisait partie d’un des plus cruels Gang aux Etats-Unis nommée Blood. N’oubliez pas, Didi a 15 ans.

Lundi dernier sur les ondes de la radio métropole plus précisément dans le journal du soir, j’ai écouté l’appel du directeur du Lycée Daniel Fignole sis à Delmas 2 aux autorités du pays. Les Jeunes écoliers venaient en classe avec couteaux, armes à feu, marijuana, etc… Ils n’hésitaient pas à transformé la cours de récréation en un véritable champ de bataille et de manifestation.

Ce matin, j’ai rencontré ce jeune à Delmas qui devant mon refus de le laisser essuyer ma voiture me lança son regard le plus aigri en me disant : Ou menm ou pa janm vle sevi, mwen konnen yo ka sevi ou tou.

Des Didi, des écoliers du lycée Daniel Fignolé, ce garçon des rues, sont pris en exemple parmi des milliers voir des millions. Et vraiment, Il nous fait être en alerte car plus de soixante 60% de la société haïtienne est jeune et il se fout des lois.

Effectivement, il se fout des lois. Il cherche plus que les lois.

Didi m’a confié que sa mère n’était jamais présent à la maison, entre ses 2 jobs à peine si elle remarquait son absence dans la maison.

Un jeune du lycée Daniel Fignolé a avoué qu’ils n’ont pas d’autres issus que se rebeller et imposer leur respect. Dans l’école, les professeurs et directeur ne les aiment pas non plus.

Un autre garçon des rues m’a expliqué que s’il n’apportait pas de l’argent là ou il est hébergé pour la nuit, le chef le battra à mort et le mettra à la porte.

Tel qu’ici présenté, il faut certes chercher les bonnes lois pour réglementer les jeunes, mais le plus important définir la jeunesse que nous voulons pour ce pays. Des Chimères, des Cocorates, des opportunistes. Quel Haïtien de demain construisons-nous ?

Et pour répondre à ces questions, il faut en tout premier lieu touché la plaie du Droit. La démission des parents et la disparité de la Famille.

Imaginez, un instant où chacun, chaque parent est conscient de son devoir, se fait l’ami de son enfant. Imaginez, un monde où la violence n’existe pas dans la famille. Imaginez un monde où le Respect Prime. Imaginez. Imaginez un monde où les jeunes fuient toute forme de facilité, où ils savent que seul importe la Beauté de l’Esprit.

Imaginez…

Je dis Non à la délinquance.

Cri à ma jeunesse !

Cri à ma jeunesse !
Mon cœur saigne chaque jour devant l’image que nous, les jeunes, projetons. Nous, l’avenir de ce pays dit-on, sommes devenus des errants, des sans cervelles, des personnages grossiers, des hommes sans cœur, sans idéal, et sans souci de la quête du vrai bonheur.
Ils disent que nous sommes foutus, qu’il n’y a plus d’espoir pour les jeunes, que l’avenir de ce pays est hypothétique, que nous sommes condamnés à rester dans le chaos… Ils disent plein de choses terribles à notre sujet. Ils lancent des mots qui devraient aiguiser notre orgueil. Malheureusement, nous restons là à tout accepter. Vérités ou mensonges ? Ont-ils raison ? Nul ne le saura car nous avons la tête courbée et tournée vers l’extérieur. Nous ne savons même pas si ces mots nous sont adressés. « Ak kimoun yap pale la » ? En fait, Nous sommes devenus sourds, muets, aveugles, irresponsables et même inconscients de l’état latent de notre jeunesse.
Nous, les jeunes d’aujourd’hui, avons laissé en chemin, notre détermination à changer le cours des choses et notre foi dans l’avenir donc notre fierté. Nous ne sommes plus animés de cette fougue positive qui devrait caractériser les êtres spéciaux que nous sommes. Nous, les détenteurs naturels, au vu de notre jeune âge, du mandat de changement. Or, l’avenir est à Nous. Arrêtons de nous questionner sur le futur. Arrêtons ce défaitisme. Arrêtons d’englober ce qui est négatif dans la culture étrangère.
Par exemple, est-il nécessaire d’absorber un genre de musique qui est rejeté même au niveau de la société étrangère qui la produit ? Pourquoi porter des vêtements qui nous marginalisent ? Nos yeux sont avides de vidéos clips et de films où les minorités sont ridiculisées, ou les corps des femmes sont exploités à des fins commerciales… Nous voulons tous êtres des « ATIS », des « SUPER STARS »…. Mais entre-temps, à force de mimer aveuglément, nous sommes finalement devenus les enfants de ghetto !
Jeunesse de mon pays, As-tu conscience au moins de tes capacités? De tes pouvoirs et de la nécessité de remonter la pente car, comme disait le poète, une pente est positive seulement quand on la monte. Tu peux être différent. Tout peut être différent. Ne dis pas que le pays n’offre rien. Si le pays n’a rien à offrir, toi, tu as tout à offrir non seulement au pays, mais au monde entier. Utilise donc ta force, ton énergie, ta détermination, ta passion, ton sens de l’équité, ton charisme, ton optimiste, ton goût du beau, tes capacités physiques et morales, ton imagination pour sortir du ghetto. Le ghetto, cette prison dorée, qui s’apparente souvent à une autre forme de colonisation… celle des mentalités.
Quand on est jeune, on ne devrait craindre ni l’échec ni la douleur encore moins l’inconnu. Commençons dès à présent à nous désintoxiquer de l’influence et de l’acculturation étrangère et repartons ensemble à la recherche de notre identité propre, de notre jeunesse. Nous sommes jeunes. L’avenir est donc à nous. Saisissons-le.